ATK - Heptagone (1998)

Rap français et international.

ATK - Heptagone (1998)

Message par L'orc le 09 Juil 2009, 12:56

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Tracklist:

01 - Apocalypse: Rester seul (intro)
02 - ATK: Qu'est-ce que tu deviens
03 - Freko Dung: Mangeur de pierres
04 - Apocalypse & Cyanure: Les rêves partent en fumée
05 - Maximum de Phases: Ma mort
06 - Legadulabo: Tuer ou mourir
07 - ATK: Heptagone
08 - Antilop Sa: Tricher
09 - Maximum de Phases: J'fuck (interlude)
10 - Cyanure: 20 ans
11 - Apocalypse: Méfie-toi
12 - Intro (Burning Zone)
13 - Maximum de Phases: Burning Zone
14 - Axis: Intro (Pas de vie sans haine)
15 - Apocalypse: Pas de vie sans haine
16 - Legadulabo & Maximum de Phases: Sortie de l'ombre
17 - Maximum de Phases: 7ème sens
18 - Legadulabo: L'affaire Hot-Dog (outro)

Magnifique ambiance musical qui se dégage de cette cover asser simple, passer l'intro qui annonce bien la couleur, c'est a dire, instru trés travailler & magnifique, en général mélancolique & triste, des flows de malades, des voix atypiques & surtout des lyrics comme j'en ai rarement entendu, sortit en 98, cette bombe nucléaire n'a pas dépasser les 40 000 exemplaires. Le skeud enchaine les turies une a une, méme les skit sont inzappables, ce skeud c'est juste un des classiques majeurs du Rap fr, Fredy K est décédé en 2007 suite a un accident de moto, RIP.
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ATK - Heptagone (1998)

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Re: ATK - Héptagone

Message par NicoBax le 09 Juil 2009, 13:21

L'orc a écrit:instru trés travailler & magnifique


Euuuuh, une boucle super cramée (même pour l'époque... Aznavour, Sade, Brel...) bouclée à l'arrache avec un beat hyper simple, t'appelles ça "très travaillé" toi ? Faut pas déconner, Axis est un bon gars mais son taff à l'époque était quand même très très simple. C'est pas bien grave, les MCs rattrapaient le tout et ça collait au niveau de l'identité sonore avec ce qui plaisait à l'époque (dans le sens où ils étaient un bon reflet de l'époque, pas dans le sens ils ont fait ce qui marchait).
ATK en tout cas, ça a été mon groupe fétiche pendant des années, j'ai accumulé un paquet de titres d'eux et Cyan m'en avait filé pas mal aussi pour compléter. J'ai toujours préféré Légadulabo et le regretté Fredy K mais pour les avoir presque tous côtoyé, c'est vraiment des mecs mortels. Je suis déçu que Fréko n'ait pas eu le succès qu'il méritait, que Cyan n'ait pas sorti de solo, que Légadulabo n'aient pas sorti leur album (les maisons de disques voulaient les signer avant ATK d'ailleurs) et que Fredy nous ait quitté. J'ai pas trop adhéré au solo d'Antilop (comme je lui avais dit, les freestyles à base de "je te truc comme machin" c'est un peu rincé), Axis avait une bonne équipe à l'époque de Prestige (j'aurais du bosser un peu avec lui d'ailleurs), je sais que maintenant il est plus dans les clips ("Rapper tue" est plutôt rigolo, à voir sur Dailymotion) et Test m'a très agréablement surpris sur "Chargé" après la cata qu'avait été "Testosterost".
En tout cas, y a des bêtes de freestyles du groupe qui a perdu du poids comme une meuf anorexique... De 21 ils passent à 6, regarde si c'est pas moche tout ça. Et sympa de voir que les vieilles amitiés tiennent toujours la route... Pour ceux qui savaient pas, Odji Ramirez était dans ATK et aurait du faire partie de Légadulabo, Slow A était aussi ATK. De même pour Matt Houston, les Jedi/Ghetto Diplomats (avec qui Fréko commencera à rapper à l'époque où il était en foyer), Pit Baccardi... Paris Est quoi.
Et pour les ventes, ils ont pas eu de bol. Le label qui les distribuait a pas repressé le skeud au moment de Noël alors que la FNAC Chatelet par exemple était en rupture de stock. Et puis après, y a eu les querelles d'égo, la frilosité des maisons de disques... Du coup Antilop et Fréko sont partis dans leur coin, le premier chez Nouvelle Donne (pas tout de suite) et le second chez BMG (j'étais là le jour où il a croisé Jérémy Chatelain qui lui a proposé de faire un feat sur son album... chapeau au mari d'Alizée, il a tenu sa parole en tout cas). Quant à Tacteel, il a commencé dans un délire abstract Hip Hop avant de commencer à trainer avec la clique TTC (proche d'ATK à l'époque... Antilop avait d'ailleurs passé le relais de l'animation de la web émission Grekfrites sur Canal Web à Tekilatex) et d'avoir le succès dans les milieux électro-branchouilles. Tacteel d'ailleurs, c'est le fils d'un grand écrivain français.
NicoBax
 

Re: ATK - Héptagone

Message par NicoBax le 09 Juil 2009, 13:38

Quelques articles que j'avais écrit à l'époque...

Mars 2002, Tacteel (dans Tracklist) :
DJ Tacteel.

Le temps où DJ Tacteel officiait en tant qu’une des facettes de l’heptagone ATK est loin. Désormais émancipé du groupe, il peut enfin laisser totalement exprimer sa fibre créatrice comme le prouve son premier EP « Butter for the fat » dont la sortie (en vinyl) devrait se faire en décembre. Rencontre avec un grand espoir du renouveau du Hip Hop en France…

Peux-tu nous retracer ton parcours ?
Tacteel : Mes tout débuts étaient avec ATK, enfin avec la Section Lyricale que je formais avec Cyanure, Kesdo et Axis.
On a sorti avec ATK en 1998 notre premier album « Heptagone ». Je me suis mis à la production pour ce projet : j’ai réalisé « 20 ans », un morceau solo de Cyanure (qui lui ressemble complètement) et « 7ème sens » le solo de Test que je trouve plutôt bien réussi. J’ai également co-enregistré et co-mixé l’album aux côtés d’Axis ce qui m’a permis de bien apprendre le travail de studio.
Après ça, j’ai continué à produire en vue d’un second album d’ATK mais le groupe a splitté. Depuis j’ai tourné définitivement la page et je suis parti dans un délire instrumental. J’étais un peu lassé d’entendre qu’on ne pouvait pas rapper sur mes prods ou alors seulement des Américains.

C’est plutôt un compliment ça !
Tacteel : Oui mais bon, je connais pas de Cainris (rires) et dans ces cas là, tu te retrouves vite à faire du son dans ta chambre.
C’est comme ça que l’idée de faire un truc solo instrumental est née. Au départ, j’ai fait ça pour m’amuser mais je me suis pris au jeu d’autant plus que certaines personnes que j’ai rencontré ont trouvé ça intéressant.
Donc voilà… Après avoir passé trois ans à faire du son dans mon coin, je sors ce premier EP 8 titres en indépendant total.

Comment s’est faite la transition entre les morceaux classiques d’Heptagone et les prods plus riches et travaillées de « Butter for the fat » ?
Tacteel : Quand tu commences à faire du son, tu as forcément l’influence des gens dont tu aimes la musique et tu as du mal à sortir la tête de ce style là. C’était une époque où la côte Est faisait des choses magnifiques, j’étais fan de DJ Premier parce qu’avec des trucs simples, il arrivait à faire passer une émotion pas croyable (ce que je trouve il a perdu depuis quelques années). Il y a peut être aussi le fait que je travaillais dans le cadre d’un groupe et que je pensais le son en fonction des MCs.
A un moment donné, j’ai eu envie de faire des instrus pour moi, des instrus qui se suffisent à elles-mêmes, qui n’ont pas besoin de MC. Les gens peuvent trouver ça bizarre mais ce n’est que moi qui m’exprime par le biais de ma musique. C’est le même travail que celui d’un MC qui écrit un texte.

Quelles sont tes influences ?
Tacteel : Du jazz, du free jazz, de la fusion, du funk, des trucs de musique électronique qui m’ont vraiment retourné la tête comme Dopper Effect ou du classique (rythmiquement, il a des choses très intéressantes dans le classique). J’essaie d’écouter des choses qui me surprennent, quelque soit le genre.
En Hip Hop, des gens comme Anti Pop Consortium, Company Flow, Prefuse 73, Dan the Automator, DJ Shadow… Les choses qui sortent sur Subvers, le label de Bigg Jus. Dr L aussi.

Le Hip Hop instrumental en France est quasi-inexistant. Penses-tu pouvoir toucher le public français ?
Tacteel : Il n’y a rien de comparable à ce que peuvent faire DJ Shadow, Dan the Automator ou Prefuse 73. Avec James Delleck et Para One, on s’y met mais ça n’existe pas encore dans le peura : on a envie de l’apporter et de faire évoluer cette musique. On voudrait en faire une forme d’expression à part entière. Il n’y a pas d’intermédiaire entre les MCs et les break beats pour les turntablists.

Tu sais que les artistes qui font la même musique que toi sont classés en electronica et non en Hip Hop chez les disquaires. Beaucoup de gens vont essayer de vous chercher des poux dans la tête…
Tacteel : En France, les gens auront du mal à écouter mon EP parce qu’ils n’arriveront pas à le mettre dans une catégorie. Il faut que les gens comprennent qu’on peut aimer la musique sans chercher à savoir si c’est du Hip Hop ou pas. C’est de la musique, point. Mon travail est Hip Hop : si quelqu’un me classe dans la musique électronique mais apprécie mon travail, ça ne me gène pas. L’important c’est la musique. Si les gens sont curieux et que tu assumes ce que tu as fait, c’est suffisant.

La pochette de ton EP est vraiment très réussie. Qui l’a réalisée ?
Tacteel : C’est un graphiste du nom de Ra (http://www.raspage.com). Je lui ai fait écouter ce que je faisais et à partir de ça, il a créé un univers visuel. Il fait également du son et j’espère qu’un jour les gens entendront ce qu’il fait.

Tu as d’autres projets ?
Tacteel : On peut retrouver le morceau « Selective approach » sur la compilation « Projet Chaos ». J’ai produit dernièrement un morceau pour l’album de TTC.
Je produis des sons pour le projet l’Atelier, un groupe composé de Tekilatex, Cyanure, Fuzati, James Delleck, Para One, et moi.
Il y a aussi un autre projet de Hip Hop instrumental que je fais en coproduction avec Para One intitulé « Fuck a Loop ». Ça veut bien dire ce que ça veut dire (rires), c’est un truc qui part bien en couille comme on aime. Ça ne sera pas du tout dans la continuité de mon EP, c’est radicalement autre chose.
Sinon, depuis longtemps Cyan et moi avons envie de travailler ensemble. Notre collaboration débute vraiment en ce moment : on a posé un morceau sur la mix-tape « La Contre Face Son 2 » (dont l’instru, « Progeria » est sur le EP). On prend vraiment beaucoup de plaisir et j’ai très envie de réaliser son EP solo.


Juillet 2003, Fréko (dans Tracklist) :
Fréko (9 juillet 2003)

Date de naissance : 3/06/79.
Lieu de naissance : Paris (12ème).
Origine du pseudo : « Le p’tit coffré » après que les flics m’aient fait faire le tour de la cité avec le menottes dans le dos. C’est devenu « le p’tit fré-co » puis « Fréko ».
Premier choc musical : ACDC.
Dernier choc musical : Björk.
Groupe ou artiste français préféré : Renaud, Brel.
Groupe ou artiste étranger préféré : Björk.
Première apparition : « Fidèle au rap » de M.Group.
Dernière apparition : mon EP qui sort en septembre.

En 1999, le dingo quittait le « crew heptagonal qui prend du poids comme un gars obèse » après quelques divergences humaines et artistiques. Ce départ solo loin d’ATK promettait d’être une délivrance mais ne sera finalement qu’une succession de galères pour Fréko. Quatre années de traversée du désert qui n’entacheront pas pour autant la volonté de fer du représentant de l’Association de Dingos. Après un premier maxi sorti en 2001 qui restera lettre morte, Fréko réitère au printemps avec cette fois la certitude que ce nouveau maxi sera annonciateur d’un projet plus important : son premier EP 6 titres avant un album tant attendu…

Que s’est-il passé entre ton départ d’ATK en 1999 et la sortie de ce EP 6 titres ?
Fréko : ça a presque été 4 ans de galères pour commencer : les bandes de l’album ont été volées, Lynx (son manager NDLR) a du s’absenter, les sorties ont été repoussées en permanence, quelques gardes à vue de temps en temps… pour la légende (rires). Il y a eu un maxi « Ils disent que c’est grave / Faut qu’ça pète » en 2001, j’ai réenregistré des titres pour l’album et il y a eu la signature avec Polydor. En septembre sortira mon 6 titres « Mangeur de pierres ».

Quel regard portes-tu aujourd’hui sur ta période ATK ?
Fréko : On était quand même assez gamins dans nos rapports. C’était pas le grand amour non plus, on était potes sans plus… à part avec Cyan parce que c’est le plus gentil, le plus timide, le plus simple. Il y a eu des petits trucs que j’ai pas trop apprécié mais je les remercie quand même sur « J’veux réussir »

Il y a quelque chose de prévu pour Légadulabo (le groupe qu’il forme avec Cyan NDLR) ?
Fréko : Oui, c’est un projet qu’on va mener à terme mais pour le moment on se concentre sur le solo (sur lequel apparaîtra un peu Cyan).
Lynx : Il faut pas le laisser dormir Cyan, il est très fort. Je voudrais qu’il bosse sur son solo aussi…

Comment ça se passe chez Polydor ? Toi qui as toujours été indépendant autant d’un point de vue musical que dans ton comportement, c’est pas trop dur de s’adapter à une maison de disque ?
Fréko : Très très bien. J’apprends à connaître le milieu « strass, paillettes »… J’adore ! Tant que le champagne coule, je suis content (rires) ! Et je suis complètement libre.

En écoutant ton dernier maxi « J’veux réussir / Mangeur de pierres (4 ans plus tard) », on a pu constater un virage musical avec d’un côté un son dancefloor assez bounce et de l’autre, un son beaucoup plus rock…
Fréko : C’est ce que j’ai toujours voulu faire. Quand j’ai quitté ATK, j’ai arrêté d’écouter du rap parce que ça commençait à me saouler un peu et je me suis lancé dans l’écoute de la variet’. Comme tous les rappeurs, je suis influencé par ce que j’écoute et comme je suis très rock, ça transparaît dans ma musique.

Il y a deux ans, tu disais que tu voulais faire de la variété. Finalement, ça se ressent pas du tout sur ton EP…
Fréko : Non c’est vrai mais il y a quand même pas mal de musiciens qui sont intervenus sur le disque : des guitaristes, bientôt des violonistes. Tous les titres rock sont joués. Sur scène, il y aura des guitaristes, des bassistes, des violonistes… histoire que ça change de la configuration MC / DJ habituelle (mais il y aura quand même un DJ).

Tu disais également à l’époque vouloir écrire pour des artistes de variété. Tu as abandonné l’idée ?
Fréko : C’est ce qui me prend le plus de temps en ce moment. Je n’écris plus trop de rap actuellement, j’ai assez d’avance pour pouvoir faire deux albums (je sais que tout le monde dit ça mais moi c’est vrai – rires).
Comme j’ai signé en édition chez Chrysalis, ils ont pas mal de choses à me proposer dans ce domaine. Rien n’est encore sorti mais là, j’ai proposé un texte pour le single de « A la recherche de la nouvelle star » par exemple.

Tu arrives à adapter ton écriture à ce genre de musique ?
Fréko : Bizarrement ouais, j’ai réussi assez rapidement. Au début, Warner m’avait demandé d’écrire pour Diane Tell. Ça m’a amusé : pour moi c’est un jeu, un exercice de style et ça me fait travailler la tête (rires). Bon, pour le coup, Diane Tell a trouvé le texte un peu jeune et au final, on n’a plus eu de nouvelles (rires).
Quand j’écris pour les autres, j’essaie de toujours bien respecter ma personnalité. C’est toujours un peu moi qui transparaît dans les textes que je propose.

Tu préférerais être reconnu pour les textes que tu écris pour les autres ou pour Fréko ?
Fréko : Pour Fréko bien sur ! C’est Fréko que je veux faire connaître au public, à des publics qui s’en foutent du rap et dont les rappeurs se foutent.

Qu’est-ce que ce genre d’exercice t’apporte ?
Fréko : Financièrement pour le moment, rien parce que rien n’est encore sorti (rires). Sinon, ça me permet de réfléchir sur des sujets sur lesquels je n’ai pas l’habitude de me pencher.
Quand j’ai envie d’écrire, j’ai plusieurs possibilités : j’écris un rap, une varièt’, un poème ou je continue mes mémoires (qui sait, sortir un livre dans 4 ou 5 ans). Si je me lance dans un texte rap, grâce à ça, le thème va être plus adulte qu’avant.

C’est quelque chose qui se ressent dans ton EP, aussi bien au niveau de l’écriture que de l’interprétation…
Fréko : Quand j’ai quitté ATK, j’étais rageux envers tout le monde, je ruminais ça en permanence. J’ai couché tout ça sur papier et puis j’ai tout déchiré. Je me suis dit « non, tu vas te calmer ». Malgré toutes mes galères, j’ai voulu faire des morceaux plus positifs, qui me permettraient plus d’avancer, de démarcher les maisons de disques…

C’était un besoin ou une adaptation à une demande ?
Fréko : J’avais envie de dire ce que je pensais, que je voulais réussir. Pour moi, réussir c’est faire ce que tu as envie de faire : j’ai envie de vendre des centaines de milliers d’albums et j’y arriverai. Tout le monde peut réussir s’il le veut vraiment : c’est ce message que je voulais faire passer.

Pourquoi n’avoir mis qu’un vrai morceau inédit dans ton EP ? C’est un disque attendu depuis un moment, tu aurais pu arriver avec un disque complètement neuf…
Fréko : Les couplets datent mais ils ont été reposés, les prods sont différentes, ma voix est plus mature… ça reste frais quand même !
Moi je suis un auteur, je fais ce que je veux de mes textes. Si j’ai envie de poser le même texte sur plusieurs mix-tapes, personne ne pourra me dire de faire le contraire. L’auteur est libre de faire ce qu’il veut de ce qu’il écrit. Il faut s’amuser avec ses textes, les faire découvrir aux gens, notamment en les interprétant de façons différentes.

Pourquoi avoir voulu faire une suite à « Mangeur de pierres » ?
Fréko : Mangeur de pierres, c’est moi, c’est une façon de vivre. Je vais essayer de faire une nouvelle version de ce morceau à chaque nouvel album. Peut-être que le prochain sera un peu plus cool parce que là je retraçais un peu mes quatre dernières années de saloperies et que maintenant il ne va plus m’arriver que du bonheur… Peut-être que le prochain sera « Mangeur de galets » (rires).

Tu as rajouté « Ding’ » à Fréko… Il y a le dingue d’un côté et Fréko de l’autre ? On en a un peu l’impression quand on voit la pochette (tu as deux faces), les deux styles musicaux bien distincts, le message positif d’un coté, le côté plus je m’en-foutiste de l’autre…
Fréko : Je suis gémeaux, j’ai deux faces c’est vrai. Je suis un peu différent selon le moment de la journée auquel tu me vois… Plus il est tard, plus c’est le côté dingo qui domine (rires). Je suis quelqu’un de la nuit.

Tu dis que tu veux pas qu’on te prenne pour exemple… Jusqu’à présent, tu t’en foutais un peu. Pourquoi cette prise de conscience ?
Fréko : Comme je te disais, je veux faire passer un message positif, je veux pas que les petits jeunes qui m’écoutent fassent les conneries que j’ai fait et dont je parle dans mes morceaux. Je leur explique un peu la galère, que j’ai certaines raisons d’avoir la rage mais qu’il faut pas imiter le grands…

L’enfance te tient visiblement très à cœur et tu sembles en garder un souvenir assez douloureux où les psy ont un rôle important…
Fréko : Une enfance pas terrible… Un père qui se barre rapidement, une mère qui baisse les bras parce que ses enfants sont terribles. Du coup, tu traînes, tu fais un peu ce que tu veux, t’apprends la vie « Paris by night », tu bois tes premières bières, tu fumes tes premiers joints… « Petit, à toi de choisir ta vie ».
Sinon pour les psy, rien de grave… un peu d’hyperactivité. Du coup, tu tiens pas en place et c’est dur à gérer en cours. J’arrivais à me concentrer un peu sur les cours de français mais le reste… Je suis heureux d’avoir appris avec les personnes avec lesquelles j’ai appris. Pas de regrets.

Quelle vision as-tu du rap actuel ?
Fréko : J’ai l’impression que tous les rappeurs ont le même discours et crachent un peu dans la soupe. Soit ils n’ont rien à dire, soit ils disent tous la même chose : « ouais le rap ça coule, tous les rappeurs sont nazes, gnagnagna » alors que quand tu allumes la radio, tu n’entends que du rap. Moi j’adore ! ça cartonne ! C’est pas forcément le rap que j’aime mais y a du rap partout.


Septembre 2003, Fréko (dans The Source) :
Rares, dans le rap français, sont ceux qu’on considère comme des «personnages» à part entière. Fréko avait, au fil de ses apparitions solo ou aux côtés de son ancien groupe ATK, laissé entrevoir l’étendu de son talent et de sa personnalité mais il lui restait encore à confirmer tous les espoirs qu’on avait pu placer en lui, chose qu’il s’apprête à faire dès le mois de septembre avec son premier EP 6 titres…
Ses premiers pas dans le rap, Fréko les fera au sein d’ATK, qui, après avoir fait route à 25, se structure autour de sept personnalités réparties en trois binômes (dont Légadulabo, le duo qu’il forme avec Cyan) et un DJ.
Fréko est à part au sein d’ATK, la faute peut-être à une enfance agitée où se mêlent foyers (où il écrira ses premières rimes), psychologues (à cause d’une suractivité problématique), gardes à vues à répétition (le «p’tit coffré» deviendra Fréko) et école de la rue. Après le succès du premier album du groupe, Fréko qui se sent brimé artistiquement, décide de prendre son envol en solo. Ce qui devait être un épanouissement ne sera qu’une succession de galères : l’album sera maintes et maintes fois repoussé (bandes volées, manager absent…) et les espoir de carrière s’amenuisent.
Désabusé, énervé contre tout et tout le monde, Fréko persiste à vouloir revenir sur le devant de la scène. Après avoir écumé les mix-tapes, un premier maxi «Ils disent que c’est grave/Faut qu’ça pète» sortira finalement en 2001 mais une fois encore, les galères rattraperont le mangeur de pierres et rien ne viendra concrétiser l’effort.
Pour autant, le Dingo reste motivé et profite de ce nouveau contretemps pour digérer sa rage et la transformer en un message plus positif. Lassé du rap, c’est dans la variété et le rock qu’il trouvera ses nouveaux disques de chevet et qu’il puisera son inspiration. C’est donc en ayant intégré ces nouvelles bases à son rap qu’il reviendra au printemps 2003 avec le maxi «J’veux réussir/Mangeur de pierres (4 ans après)».
Il affiche ainsi ses nouvelles aspirations musicales : électro mainstream d’un côté, guitares rock de l’autre. Les années de galère auront finalement été bénéfiques : l’écriture s’est affinée, la voix a mûri. Il aura fallu du temps mais cette fois-ci c’est sur, c’est enfin l’heure pour Fréko.


Décembre 2003, Antilop (dans The Source) :
L’album d’ATK n’étant resté qu’un succès d’estime et aucun des membres n’ayant réellement réussi à tirer son épingle du jeu, le groupe se met en stand by (plus ou moins à l’amiable pour certains) pour une durée indéterminée. Chacun est libre de suivre sa route, l’occasion pour Antilop de se rapprocher du label Nouvelle Donne, avec qui il avait fait connaissance à l’époque du désormais classique « Attaque à mic armé » (en combinaison avec Zoxea et dont une suite sera présente sur l’album d’Antilop). Le choix d’un label indépendant est réfléchi : « Je ne voulais pas signer directement en major, il me fallait du temps pour acquérir une certaine maturité artistique ». Quatre années lui auront été nécessaires pour arriver à un niveau qu’il estime satisfaisant pour se permettre de mettre son album dans les bacs : « Quand j’ai été signé il y a 4 ans, je n’étais pas capable d’écrire comme je le fais aujourd’hui, je me cherchais encore. Ça a été dur de patienter mais ça m’a fait énormément de bien ».
Pour rompre avec sa retraite et se rappeler au bon souvenir du public, Antilop sort, à la grande surprise du public, deux maxis très égotrip : « Mon point fort a toujours été les textes, le flow beaucoup moins. J’ai voulu montrer par mes maxis que j’étais également capable de faire ce genre d’exercice même si on a pu me reprocher certaines choses, sûrement à juste titre ».
Cette prise de recul lui aura également permis de prendre conscience des tenants et aboutissants du rap business : « Pour sortir un album dans de bonnes conditions, il faut du buzz, ce qui me manquait puisque ce buzz n’existait que pour ATK en tant qu’entité, beaucoup moins pour ses membres en solo ». Un buzz qui n’arrivera réellement qu’avec le hit « L’été sera chaud » pourtant vieux de plus d’un an mais dont les qualités grand public étaient restées insoupçonnées.
Un single à succès sous le bras, Antilop pouvait enfin tenter le grand plongeon de l’album… mais pas sans une certaine retenue. Depuis les récents problèmes de Sniper avec le ministère de l’Intérieur, il hésite sérieusement à mettre son titre « Jacques, flic homo » sur son album : « Ce n’est pas un morceau homophobe. Ça parle des gens qui n’assument pas ce q’ils sont et ça me permet de régler un vieux compte que j’ai avec les flics… mais je ne suis pas encore suffisamment installé artistiquement pour prendre ce genre de risques ».
S’il est prêt à faire quelques concessions pour réaliser son rêve, Antilop n’en oublie pas pour autant de livrer un album très personnel, varié et à son image où il compte bien prouver qu’il a un vrai talent d’écriture et d’interprétation. L’avenir dira si ses choix se seront avérés payant. C’est tout le mal qu’on puisse lui souhaiter.


Faut que je remette la main sur les interviews de Fréko, Cyan et Tacteel pour mon premier site (AcademieHH.net à l'époque), y avait des freestyles assez marrants...
NicoBax
 

Re: ATK - Heptagone (1998)

Message par Necroide76 le 10 Juil 2009, 09:59

Skeud que j'ai bien dosé il y a un temps,toujours préféré Légadulabo aussi.L'outro est vraiment hilarante,"mangeur de pierres" tue et la perf' de Freko sur la track 2 me fait toujours autant délirer...."j'veux qu'tu soit ma p'tite copine,ma copinette,et que tu n'me prennes pas la tête pour des clopinettes sinon j'te casse en 2" ahah !

Sinon c'est le fils de quel écrivain Tacteel alors ?
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Necroide76
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Re: ATK - Heptagone (1998)

Message par Mr-Whyt le 10 Juil 2009, 10:54

Nico thx de sortir les articles ca fait toujours plaisir!
Heptagone ca doit etre l' album que j' ai le plus saigner, juste un mythe du rap francais!
Mr-Whyt
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Re: ATK - Heptagone (1998)

Message par NicoBax le 10 Juil 2009, 11:28

C'est Jean Echenoz. Quelques chroniques là : http://www.fakeforreal.net/index.php/?q=echenoz
NicoBax
 


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