Eazy-E - It's On (Dr. Dre) 187um Killa (1993, Compton)

Rap de l'État intouchable comme Eliot Ness.

Eazy-E - It's On (Dr. Dre) 187um Killa (1993, Compton)

Message par da40ounces le 24 Oct 2006, 11:50

bon je drop la chronique que j'avais tapé à l'époque de la WSFC.

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Eazy-E
It’s On (Dr Dre) 187um Killa
(Ruthless Records / 1993)


NOTE : 5/5

Au même titre que Schooly D ou Ice T, Eazy-E est considéré comme le créateur du gangsta rap. Fondateur de l’empire Ruthless Records et du groupe NWA, autoproclamé le plus dangereux au monde, il a toujours transformé ce qu’il touchait en or ou platine. Un temps machine à faire des hits, Ruthless Records a entamé son déclin à la suite des départs simultanés de Dr Dre et du D.O.C, et a passé le flambeau à Death Row Records pour le titre de label indépendant le plus prospère. Echaudé par les méthodes musclées de Suge Knight, CEO de Death Row, pour récupérer les contrats de Dr Dre et du D.O.C , et vexé par les insultes proférées à son encontre par Dr Dre et Snoop Doggy Dogg sur le titre "Dre Day", Eazy-E décide de retourner en studio pour préparer sa réponse. Après avoir sorti le classique Eazy Duz It en 1988 et un bon EP en 1992, 5150-Home 4 Tha Sick, il nous revient en 1993 avec un EP toujours aussi explicit : It’s On (Dr Dre) 187um Killa.


Il existe des albums dont la cover suffit à déterminer le contenu d’un cd. Cet EP d’Eazy-E en fait partie. Avant même d’insérer le cd dans le lecteur, on est conscient que l’on va avoir droit à un claque avec cet album qui s’annonce bien fumant. Cette pochette est à l’image du célèbre rappeur de Compton, symbole du gangsta rap et roi de la surenchère. On y voit ainsi un Eazy-E, blunt à la bouche et fusil à pompe à portée de main, renverser de la bière pour faire boire son pote Dre décédé. Le titre est tout aussi explicit, puisque le nom de Dr Dre est rayé, pratique courante dans les gangs pour annoncer la mort d’un ennemi, et puisqu’il fait apparaître le chiffre 187, code de la police pour caractériser un homicide. Tous ces détails réalistes font de cette pochette l’une des meilleures jamais éditées.

On enfonce alors la touche play et nos a priori deviennent réalité. On prend tout simplement une énorme claque ! Eazy-E s’en donne à cœur joie sur la majorité des titres et liquide verbalement un Dr Dre très gay, que l’on peut voir maquillé et déguisé à l’intérieur de la pochette du cd. L’ancien membre de NWA n’est pas le seul à en prendre pour son grade puisque tout le clan Death Row est pris pour cible sur les titres "Real Muthaphuckkin G’S" (feat Gangsta Dresta & BG Knocc Out) et "It’s On". Eazy-E est très affûté sur ces deux titres et son association avec Dresta et Knocc Out est tout simplement impressionnante. Il n’est cependant pas dépendant des guests, comme il nous le prouve sur "It’s On" où, en 5 minutes et en solo, il détruit lyricalement Dre et Snoop. Si ces deux titres sont aussi réussis, c’est aussi grâce à Rhythm D, qui nous sort deux instru bien G Funk à souhait avec beat qui claque dans les tympans, bonne basse, sifflement aigu et autres scratches rendant l’atmosphère plus raw. Cette atmosphère G Funk se retrouve aussi sur le titre "Down 2 Tha Last Roach" (feat Mr Roach Clip, BG Ash Trey & Shaki), dans lequel les voix des rappeurs ont été retravaillés pour donner une plus grande importance à l’instru

La qualité de la production est la seconde raison pour laquelle cet EP nous met une claque. Tous les producteurs présents, à savoir Rhythm D, Cold 187um, Dr Jam, Yella et Madness 4 Real, se sont surpassés et ceci sans exception. Il suffit d’écouter "Any Last Werdz" (feat Kokane & Cold 187um) pour se rendre compte que la production de Cold 187um est partie prenante de la qualité du morceau, et permet à Eazy-E de se faire plaisir sur un bon beat accompagné d’une énorme basse qui s’intensifie pour le dernier couplet du rappeur. Si on ajoute à cela des détonations et un excellent Kokane au refrain, on se retrouve avec un titre qui nous lasse jamais.

Sur cet EP, on a le droit au meilleur d’Eazy-E. Il n’hésite pas, avec Dr Jam, à revisiter le classique "Boyz N Tha Hood" pour nous offrir une version beaucoup plus G Funk, rajeunissant par la même occasion le premier titre qu’il a enregistré. C’est tout simplement un délice d’écouter Eazy-E rapper « Cruisin’ down the street in my 6-4 » à la suite d’un hook extrêmement aigu. Un album d’Eazy-E, même un EP, ne serait pas complet sans une track complétement loufoque sur le sexe et ses pratiques débridées. Dans la même lignée que "Automobile" ou "Nutz On Your Chin", Eazy-E part dans un délire sexuel qui lui est propre sur un beat déluré signé Yella, et nous offre "Gimmie Tha Nutt". Ce titre nous prouve qu’Eazy-E ne changera jamais et c’est tant mieux !


Cet EP est à ranger dans la case classique West Coast. Malgré le fait qu’il soit court (normal c’est un EP), il nous offre toutes les facettes d’Eazy-E en insistant bien sur son coté gangsta. La qualité des productions G Funk en fait un CD incontournable pour tout amateur de sons West Coast. Et à celui qui pense qu’Eazy-E n’est qu’un rappeur médiocre avec une voix d’adolescent attardé, je n’ai qu’une chose à dire : It’s On (O.Cachin) 187um Killa.
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Re: Eazy-E - It's On (Dr Dre) 187um Killa (1993, Compton)

Message par jUz@m le 24 Oct 2006, 12:29

da40ounces a écrit:Et à celui qui pense qu’Eazy-E n’est qu’un rappeur médiocre avec une voix d’adolescent attardé, je n’ai qu’une chose à dire : It’s On (O.Cachin) 187um Killa.


Pourtant il en parle dans son livre
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Message par da40ounces le 24 Oct 2006, 13:04

lol

je faisais référence à la chronique de Eternal E qu'il vait tapé dans l'affiche :wink:
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Message par G-Ro le 24 Oct 2006, 17:10

Très bonne review da40ounces, et bel effort de post, çà fait plaisir, faut continuer :wink:
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Re: Eazy-E - It's On (Dr Dre) 187um Killa (1993, Compton)

Message par OGKim le 25 Oct 2006, 07:11

jUz@m a écrit:
da40ounces a écrit:Et à celui qui pense qu’Eazy-E n’est qu’un rappeur médiocre avec une voix d’adolescent attardé, je n’ai qu’une chose à dire : It’s On (O.Cachin) 187um Killa.


Pourtant il en parle dans son livre


JAI ENTENDU DE LA BOUCHE A CACHIN EAZY NE SAIT PAS RAPPER !!!!!
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Message par Trickistik Prod le 25 Oct 2006, 07:32

G-Ro a écrit:Très bonne review da40ounces, et bel effort de post, çà fait plaisir, faut continuer :wink:


Ouai bon topic! Classic de chez classic que tt amateur de gangsta rap se doit de posseder... "Real Muthaphuckkin G’S" est un titre dont je ne me lasserai jamais avec cte sirene de ouff :shock:
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Message par Senzu le 29 Oct 2006, 23:36

C'est clair, It's On est un classique , ya rien a dire, jkiff bien l'instru de Gimme That Nutt !
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Message par NicoBax le 19 Déc 2006, 19:48

une "petite" chronique maison du même disque : http://www.trueduke.com/01_musique/03ar ... illa.shtml
NicoBax
 

Message par NicoBax le 01 Jan 2007, 22:30

Ruthless Records. Le label de légende, fondé par le non moins légendaire (et sulfureux) Eric "Eazy-E" Wright à la fin des années 80, aura donné au gangsta rap made in Cali ses lettres de noblesse. En produisant les albums de NWA (le groupe composé par Eazy-E, Ice Cube, Dr. Dre, MC Ren et DJ Yella), Ruthless réussit le tour de force d’imposer Los Angeles dans un rap game jusqu’alors exclusivement dominé par la Grosse Pomme et par là même, d’attirer les projecteurs sur ses membres. La déferlante est énorme et ceux qui seront appelés "Niggaz With Assets" brassent rapidement et largement l’argent.

Enfin, Eazy et son associé Jerry Heller brassent, les autres ne touchent que des clopinettes. Et pourtant, sans leur apport, Eazy vendrait certainement encore du crack à un corner de Compton puisque c’est Dr. Dre qui compose les instrus et Ice Cube qui écrit les textes (souvent épaulé par le Texan The DOC). Exemple assez représentatif de l’arnaque montée par Eazy, il offre à The DOC une montre et une chaîne en or en échange de ses droits… Ice Cube, à qui on a essayé de refiler un contrat miteux, sent le coup fourré et quitte le groupe pour se lancer dans une carrière solo avec le succès qu’on sait.

Peu de temps après, avec l’aide de Marion "Suge" Knight (ex-star universitaire de football, membre des Bloods et garde du corps de Vanilla Ice et The DOC), Dr. Dre prend la même voie que Cube. Avec une dizaine de Compton Mob Piru Bloods, Suge débarque une nuit chez Eazy et, sans qu’on sache ce qui s’y est réellement passé (des rumeurs de menace de mort pour sa famille et ses proches), repart avec les contrats de Dr. Dre, sa femme Michel’le et The DOC sous le bras.

Désormais libre et protégé par la sombre bannière de Death Row Records, il est temps pour Dr. Dre de se lancer dans son premier album solo. Avec le renfort d’un pote de son demi-frère Warren G, un dénommé Snoop Doggy Dogg qu’on a pu entendre sur la BO de "Deep Cover" (film de Bill Duke avec Laurence Fishburn et Jeff Goldblum sorti en 1992), monsieur G-Funk se lance dans la conception de sa masterpiece qui fait encore aujourd’hui figure de classique incontestable. "The Chronic" sort donc en 1992 et impose au rap game un nouveau son dont Dre et sa recrue Snoop seront les premières stars.

Galvanisé par la manière dont il s’était extirpé des filouteries d’Eazy et Jerry Heller (qui pouvaient sonner comme une mise en garde à qui voudrait s’en prendre à lui), Dr. Dre profite de son album pour régler quelques comptes. Sur l’intro rageuse, il laisse la place au jeune Rollin’ 20 Crip de Long Beach pour allumer ses ex-associés, le nabot de NWA en tête. Avec une voix de fausset, le rappeur longiligne et dégingandé imite Eazy et lui rappelle qu’il est entouré de "niggaz with big dicks, AK and 187 skills", Dre n’arrivant qu’en fin de titre pour dire d’une voix détachée "You’z a pinguin looking motherfucker".

L’album commence à peine que Dr. Dre s’en est déjà pris à Eazy par l’intermédiaire de Snoop mais il ne compte pas pour autant laisser faire le boulot aux autres (enfin tout est relatif, Dr. Dre ayant toujours été ghostwrité et ayant – à l’exception de "No One Can Do It Better" de The DOC – toujours eu des assistants talentueux et dévoués – Daz, Big Hutch…). Du coup, il prend le relais sur le premier vrai titre de son premier solo, André "Dr. Dre" Young tente de mettre à mal Mr. Wright, avec un brio tout relatif : le couplet, rappé de façon bancale, peine à toucher au but :

"Mista Busta, where the fuck ya at?
Can't scrap a lick, so I know ya got your gat
Your dick on hard, from fuckin your road dogs
The hood you threw up with, niggaz you grew up with
Don't even respect your ass
That's why it's time for the doctor, to check your ass, nigga
Used to be my homey, used to be my ace
Now I wanna slap the taste out yo mouth
Make you bow down to the row
Fuckin me, now I'm fuckin you, little ho
Oh, don't think I forgot, let you slide
Let me ride, just another homicide
Yeah it's me so I'ma talk on
Stompin on the 'Eazy'est streets that you can walk on
So strap on your Compton hat, your locs
And watch your back cause you might get smoked, loc
And pass the bud, and stay low-key
B.G. cause you lost all your homey's love
Now call it what you want to
You fucked wit me, now it's a must that I fuck wit you"

Rien de bien folichon, le diss prenant la forme d’une pique peureuse teintée de regret plutôt qu’une remise en place rageuse. Surtout quand on compare ce couplet avec le suivant où Snoop allume copieusement Tim Dog (le rappeur, issu des Ultramagnetic MCs, avait laché un "Fuck Compton" des plus explicites – morceau extrait de son premier album solo "Penicilin On Wax" sorti en 1991), plus assuré que son mentor.
La suite n’est qu’une succession d’insultes façon homo refoulé ou pensionnaire réjoui de douches carcérales ("Gap teeth in ya mouth so my dick's gots to fit / With my nuts on ya tonsils / While ya onstage rappin at your wack-ass concerts / And I'ma snatch your ass from the backside") pour se conclure par le célèbre "Eazy-E Eazy-E Eazy-E can eat a big fat dick". Un peu fébrile et hésitant comme attaque.

Néanmoins, même privé de l’écurie qui a fait son succès et celui de son label, et malgré l’intimidation efficace opérée par Suge, Eazy ne compte pas se laisser marcher sur la gueule sans rien dire. Encore moins quand la possibilité d’enterrer l’autre sur le sujet est à portée de main.

Un an après l’affront, Eazy rajoute une ligne à sa discographie personnelle avec un EP devenu classique : "It’s On (Dr. Dre) 187um Killa" au titre relativement explicite (après l’album "Eazy Duz It" en 1988 et le EP "5150-Home 4 Tha Sick" en 1992).

Reprenant la façon qu’ont les gangs d’annoncer la mort d’un de leurs ennemis (le code policier 187 – utilisé pour signaler les meurtres – suivi, barré, du nom du gangbanger visé), Eazy-E affiche l’objectif principal de son disque : descendre son ancien acolyte. Et avec l’arrogance qui le caractérise, il va jusqu’à afficher la réussite de son forfait sur la pochette : pris en photo en contre-plongée avec un fish-eye (sans doute pour avoir l’air plus grand), adossé à un mur près d’un fusil à pompe, Eric verse quelques gorgées de bière pour son homie… euh sa bitch décédée comme le veut la coutume californienne. Un délire qu’il reprend d’ailleurs de nombreuses fois dans la pochette du EP : la page du journal qui sert à présenter les credits s’appelle "The Eazy Times Obitchuary" (et date le décès de Dre au 25 octobre 1993) et on retrouve quelques petites attaques disséminées ça et là ("This Eazy-E.P. is deadicated in memory of my bitch Andre (Dr. Dre) Young", "Once a ‘bitch’ still a bitch always will be ‘a bitch’ and I put that on God").

Et clou du spectacle, la reprise d’une photo de Dre datant de son époque dans le World Class Wreckin’ Cru, déguisé en docteur et largement annotée pour mettre en avant une éventuelle homosexualité (maquillage, tenue qualifiée de "Nuthing but a she thang, baby"). L’argument sera d’ailleurs repris dans le premier couplet du très bon "It’s On ».
Eazy tape fort avant même qu’on ait mis le disque sur sa platine. On est déjà loin de l’attaque de "Fuck With Dre Day" et pourtant, le meilleur (pire ?) est à venir.

Pour bien montrer qu’il n’a rien à craindre de son (ancienne ?) poule aux œufs d’or, Eazy répond musicalement à l’attaque en utilisant les mêmes armes que Dre. Dès l’introduction, le mimétisme est flagrant : sur une prod pleine de "sirènes" lugubres concoctées par Rhythm D, Eazy répond sur le même ton à l’intro de Snoop sur "The Chronic", la décontraction narquoise en plus. Et immédiatement après, la première salve contre "Fuck With Dre Day" est lancée.

"Real muthaphuckkin’ G’s" a tout ce qu’il faut pour être un classique immédiat et incontestable. Musicalement déjà, le titre est irréprochable. Plus de Dre pour assurer la popote derrière Eazy mais Rhythm D qui assure parfaitement la comparaison : des basses bien grasses, une "sirène" (déjà) caractéristique d’un G-Funk encore naissant, un refrain scratché efficace et un feeling indéniable (même s’il fera mieux selon moi sur "It’s On"). Ensuite parce qu’il implique deux personnes se connaissant bien, ayant fait une bonne partie de leurs armes cote à cote et donc possédant quelques dossiers juteux l’un à propos de l’autre. Dre n’ayant pas brillé dans l’exercice et Eazy étant connu pour son coté provoc’, la réponse du berger à la bergère s’annonçait a priori percutante. Si Eazy avait fléchi devant les gros bras de Suge, il avait bien vite retrouvé ses esprits et ne manque pas de rire de la situation :

"So you’z a wannabe 'loc, and you'll get smoked, and I hope
that your fans understand when you talk about playin me
The same records that you makin is payin me"
Et

"(Damn E, they tried to fade you on "Dre Day")
But "Dre Day" only make Eazy's pay day"

En effet, si le gros Knight est bien parti avec Dr. Dre, The D.O.C. et Michel’le, il n’a pu le faire qu’après avoir fait quelques concessions à Eric. A chaque fois que quelqu’un paiera pour "The Chronic" (insultes contre Eazy inside), Eric touchera des dollars. Et E est du genre à faire passer la monnaie avant l’amour propre, il a tout le loisir de rire de la situation (sans oublier d’en mettre quelques unes dans les dents de Dre au passage).

Niveau rapping, plus de Ice Cube ni de D.O.C. pour ghostwriter Eazy mais le résultat, dans son genre, est réussi. Décontracté, incisif mais toujours roublard, il se pose en parrain qui introduit sa nouvelle garde, de la même façon que Dre avait profité de son album pour consacrer Snoop. Deux frangins jusqu’alors parfaitement inconnus vont alors faire leur entrée dans le rap game par la grande porte. D’un coté, Dresta (André de son petit nom lui aussi) un mastodonte très brute de décoffrage à la voix grave. De l’autre, son demi-frère BG (pour Baby Gangsta) Knocc Out représentant pour les Nutty Blocc Compton Crips, Jhery curls et locs de rigueur. Premier degré, agressif, il débite ses rimes dans un roulement dévastateur, une réplique convaincante made in Ruthless à la révélation Snoop Doggy Dogg semble se dessiner.


L’affrontement dépassera légèrement le cadre musical pour emprunter un temps (plus pour le prestige qu’autre chose) le chemin de la street rep’, le gangbanging des uns tenant surtout de la fiction pour les autres :

"Niggaz from the LBC
They never heard of ya G
and Niggas from the CPT ain’t down with D-R-E
But ya gave it up,
Still like a trooper
Let 'em play ya jam shake ya hand and then they shoot ya
You can fool the people on the east coast an the midwest
But In LA you still can’t pass the test
See I can tell a pussy when I see one
Dre wearing lips stick that mean ya have to be one
You need to change your sex and your occupation
You try to fuck with E nigga Run Run Run" ("It’s On")

Eazy embringuera tant et si bien ses protégés dans l’embrouille que finalement, le gros de la guerre Death Row/Ruthless se déroulera entre les "seconds couteaux" qui, après quelques diss-tracks (dont le très bon "DPG/K" sur "Real Brothas" des frangins de chez Ruthless sorti en 1996, qui sera d’ailleurs clippé) finiront par en venir aux mains. Sur le tournage d’un clip du Dogg Pound (Kurupt et Daz) avec Nate Dogg et Method Man, BG Knocc Out et Gangsta Dre accompagnés de quelques comparses débarquent armés de battes de base-ball histoire de fendre quelques crânes. La descente sera d’ailleurs filmée et ne manquera pas de faire halluciner Johnny Blaze aka Mr. Meth.

Une fois la correction infligée, on retrouve le Eazy qu’on a l’habitude d’entendre, clamant son statut de gangsta et d’hédoniste impénitent. Autant, on le sait, avec Eric le fond n’atteindra pas des sommets (elle est belle celle-là), autant on s’attend à ce que cette vacuité textuelle soit compensée (pour peu qu’on y accorde de l’importance) par la forme, les orfèvres du son Ruthless étant connus pour leur sérieux.

Après avoir laissé la primeur de la production des diss tracks à Rhythm D, Eazy a choisi de dispatcher le reste de l’architecture musicale à d’autres. Que ce soit Big Hutch, les Danois Dr. Jam et Madness For Real ou le vieux compère DJ Yella (qui a pourtant lui aussi fait partie du Wreckin’ Cru, aussi bien sapé que le docteur), tous ont mis les petits plats dans les grands et sorti les productions des grands jours. Un casting de rêve sur le papier qui concrétise parfaitement ses prétentions en réussissant, en plus, un certain éclectisme, reflet de la personnalité du MC de poche. Que ce soit dans un registre plus sombre ("Any Last Wordz" avec Big Hutch aux manettes), old schoolisant comme "Gimme That Nutt" produit par Yella ou plus dans la lignée des diss tracks, aucune fausse note, même quand Dr. Jam revisite le classique "Boyz ‘N Da Hood" écrit par Ice Cube 5 ans auparavant en lui donnant un coup de jeune.

Et Eazy montre qu’il est à l’aise sur des prods plus sombres, comme le nocturne et posé "Still A Nigga" dans lequel Yella installe une ambiance qui sied tout à fait au ton légèrement désabusé et plein de cynisme d’Eric. Une atmosphère plus glauque qu’on retrouve sur "Down 2 Tha Last Roach" ou plus accentuée encore sur "Any Last Wordz" (impression renforcée par le clip, très réussi, où la prod est d’ailleurs légèrement différente) au refrain lugubre interprété par Big Hutch et Kokane. Ce dernier avait à l’époque choisi la voie du "sang" en rejoignant l’écurie Ruthless mais il finira par rejoindre la niche de Snoop à la fin des années 90 (la mort d’Eric l’aura laissé sur le carreau, à tel point qu’il sera obligé de jouer dans un film porno pour se faire un peu d’argent).

Une vraie réussite que la dernière trace discographique d’Eric Wright de son vivant. En prenant appui sur son beef avec Dr. Dre (qui, pour sa part, ne dépassera jamais le cadre musical), il lègue à ses auditeurs un dernier témoignage de son jemenfoutisme hédoniste, calculateur et éclairé, un manifeste du baller impénitent et une preuve de sa qualité de businessman avisé découvreur de talents. Atteint du virus du SIDA, sûrement contracté auprès d’une des nombreuses bitches à qui il a du faire le coup de "Gimme That Nutt", il décèdera quelques jours après l’annonce publique de sa maladie, le 26 mars 1995 à l’âge de 31 ans. Entre temps, il aura eu le temps de faire la paix avec Dr. Dre, qui malgré sa qualité de docteur ne pourra pas faire grand-chose pour son ancien pote.

Avec sa mort, s’amorce l’inexorable chute de son label, Ruthless, à mesure que le grand rival Death Row (pourtant raillé avec force sur ce EP) devenait le poids lourd de la cote Ouest. Pour autant, Eazy n’a pas été oublié, loin s’en faut et les hommages se multiplient (Dr. Dre sur "What’s The Difference", Boyz 'N Tha Hood qui reprennent le couplet d’Eric sur "Gangsta Beat Fo The Street", Ice Cube sur son dernier album ou 90% des couplets de The Game). Pour autant que certains se réclament de son héritage direct, ils n’ont guère de chance d’atteindre la cheville de M. Wright (pourtant pas bien haute) : des mecs comme lui, on en trouve pas au fond de la première 8-Ball venue.
NicoBax
 

Message par Ronnie Ron le 02 Jan 2007, 02:13

Sur le tournage d’un clip du Dogg Pound (Kurupt et Daz) avec Nate Dogg et Method Man, BG Knocc Out et Gangsta Dre accompagnés de quelques comparses débarquent armés de battes de base-ball histoire de fendre quelques crânes. La descente sera d’ailleurs filmée et ne manquera pas de faire halluciner Johnny Blaze aka Mr. Meth


ouai jlai vu ca,c'etait sur le tournage du clip "let's play house",ils ont voulus jouer les chaux,et finalement c'est nate dogg qu'ya mis un gros coup de batte sur la tronche de dresta :lol: par contre apres ya bien cavale aussi lol(d'ou le morceau ensemble sur la comp de c-style par ailleurs)

la mort d’Eric l’aura laissé sur le carreau, à tel point qu’il sera obligé de jouer dans un film porno pour se faire un peu d’argent


:shock: ha ca j'etait pas au courant,t'aurais pas la reference par hazard lol

il aura eu le temps de faire la paix avec Dr. Dre, qui malgré sa qualité de docteur ne pourra pas faire grand-chose pour son ancien pote.


:lol: :lol: t'es serieux lol
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Message par Don Giu le 02 Jan 2007, 02:34

Tres bien raconté bax et bien intéréssant 8)
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Message par Amonraa187 le 02 Jan 2007, 19:36

one of top 5 classic g-west albumz...
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Message par OGKim le 03 Jan 2007, 12:31

Amonraa187 a écrit:one of top 5 classic g-west albumz...

the best video clip ever produced in history of rap music !!!!nutty south atlantic all over the shit that was deep...u can even c sum south ridaz and keithy d's gangsta love ride ...eternel respect for eric eazy aka bg casual and may he kelly in peace
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Message par OGM le 07 Jan 2007, 15:47

joli post Bax,ca sent le pigiste hip hop nan? :P :wink:
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Message par NicoBax le 07 Jan 2007, 16:09

i used to be one...
NicoBax
 

Message par Hell O.G. le 07 Jan 2007, 21:22

Yeah, c'est un des meilleures skeud westcoast sa, la tuerie, Real muthafucking g'z avec les 2 brothas bg knocc out et gangsta dresta, it's on dr dre 4 real
Hell O.G.
 

Message par 21st le 07 Jan 2007, 22:56

Du trés lourd :twisted:
Et que dire du clip real CPT city G's 8) 8)

http://www.youtube.com/watch?v=IoHmKBdL9mk
G Funk representing baby
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Message par Hell O.G. le 08 Jan 2007, 17:18

Celui qui nique toute la zik, c'est bien BG knocc Out, Flow de malade posé sur le son !!!!!
Hell O.G.
 

Message par OGKim le 09 Jan 2007, 14:01

Hell O.G. a écrit:Celui qui nique toute la zik, c'est bien BG knocc Out, Flow de malade posé sur le son !!!!!
graaave mais tas vu cest pas og knocc out
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Message par Amonraa187 le 09 Jan 2007, 14:29

OGKim a écrit:
Hell O.G. a écrit:Celui qui nique toute la zik, c'est bien BG knocc Out, Flow de malade posé sur le son !!!!!
graaave mais tas vu cest pas og knocc out


og kim if i understand correctly u're fuccin wit him... :D
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Message par OGKim le 09 Jan 2007, 20:48

Amonraa187 a écrit:
OGKim a écrit:
Hell O.G. a écrit:Celui qui nique toute la zik, c'est bien BG knocc Out, Flow de malade posé sur le son !!!!!
graaave mais tas vu cest pas og knocc out


og kim if i understand correctly u're fuccin wit him... :D

lol no no ... i'm just tryin to help the lil homie cause he got his og bg shit twisted...lol
SC13 alfred 13 en paix .jean michel 13 en paix
scan warrior .en paix momo asnay en paix .man asnay en paix .jeckel 13 en paix .arna 13 en paix .joker 13 en paix .pascal warrior en paix .suga quik repose en paix !!!!
bg rambo simone 13 en paix
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Message par H.A.W.K le 04 Fév 2007, 12:47

Désolé de déttérer mais il me dois de le faire, aujourd'hui j'ai réussi à me le procurer et putain il est choquant, il est sensas' quoi merde, la Track " it's On " est trop balèze, Le mutha fucking g'z n'en parlons meme pas, quelle réussite UN CLASSIC à posseder de tous !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Les prods sont toutes réussites, aucune des tracks est a jeté !!!!

IT's ONNNNNNNNNNNNNNNNNNNN !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
H.A.W.K
 

Message par Vinz le 04 Fév 2007, 14:51

dre & snoop ont en pris plein la geule en cette période de 92 a 96,est-ce-qu'ils auraient pas mieux faits de rien dire dans "chronic" a cette époque?
comment font les mecs pour se montrer a la télé...ect apres s'être tellement fait incendier?j'voudrait bien savoir aussi qu'est-ce-qu'ils penser les mecs des quartiers genre compton...etc a c't'époque,est-ce-que dans la rue c'était + dre ou + eazy ?ils devaient + etre trop crédible les snoop & co apres ça.
en tout cas pour moi snoop & dre reste des grosses baltringues depuis qu'jai entendu cette EP d'eazy en 93.ces l'impression que j'ai eu en l'écoutant.
Quelqun roule en 600 GSR par hazard ?
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Message par Phera le 04 Fév 2007, 15:02

Eazy s'est un peut servit de Compton s'en renvoyer l'ascenseur, et il se fait aussi incendier par d'autres rappers, Tweedy Bird Loc en tête.
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Message par Vinz le 04 Fév 2007, 15:21

ouai,mais la tu m'dis tweedy bird loc,mais il est connu au moins ce type?
pcke des mec pas connu qui clash des rappeurs connu pour se faire connaitre y en plein,j'pense a ce trou du cul qui avait clashé le "eiht" fut un temps.alors que la réponse du "E" a fait le tour du monde ou presque.pour moi, eazy reste le n°1.
meme the game,qui est bloods,c'est fait tatouer le "e" sur le bras,sa veut dire quelque chose quand meme.
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