par Gloire.locale le 22 Jan 2008, 17:57
j'sais pas si ça va bien là, libre au modo de le déplacer
A la une : Avec Beni Snassen, Abd al Malik joue collectif
21.01.2008
lundi 21 janvier 2008, 10h27 by Par Paul RICARD -- PARIS (AFP) - Le rappeur et slammeur Abd al Malik veut transformer son succès individuel en une démarche plus large: le collectif Beni Snassen s'est formé autour de lui pour "prôner des valeurs positives" et "construire la France de demain" au moyen d'un "rap conscient".
Beni Snassen sortira lundi l'album "Spleen et idéal". Ce collectif tire son nom d'une confédération tribale de l'est marocain, dont les origines multiethniques et les valeurs chevaleresques correspondent aux aspirations humanistes des jeunes musiciens.
Ceux-ci sont, outre Abd al Malik, son groupe N.A.P., sa compagne Wallen, les soeurs du duo Bi'Lin, les rappeurs Mattéo Falkone, Hamcho et Badr (alias Fabien Coste, manager de Malik). Tous gravitent de longue date dans le même univers artistique.
"Spleen et idéal", distribué par EMI, est la première sortie du label Gibraltar, fondé après le succès de l'album éponyme d'Abd al Malik (prix Constantin et une Victoire de la musique).
"Nous voulons revenir à l'esprit initial du rap, lui redonner ses lettres de noblesse: montrer que cette musique est capable d'amener de l'intelligence, de la pertinence, une esthétique, sans séparer les êtres", explique-t-il à l'AFP, entouré des autres membres du collectif.
Pour eux, le rap est "l'autre chanson française" et appartient pleinement à la culture de ce pays.
"Il y a deux notions problématiques en France: le rapport à l'islam et le fait que les cités sont une poudrière, poursuit Malik. Je ne sais pas si on s'en rend compte mais on est à la limite d'une sorte de guerre civile. Nous, on a envie de dire: on est musulmans, on vient de quartiers difficiles mais on aime notre pays, la France".
"On voudrait redonner une dynamique de l'espoir et panser les plaies de ce temps, à commencer par la peur", renchérit Badr.
Cette aspiration prend tout son sens dans leur démarche collective. Dans les morceaux du disque, chacun exprime cette idée de "rap conscient" avec sa propre sensibilité. Cette notion de collectif (le "crew") est une composante historique du hip hop, mais Malik se plaît à souligner qu'elle existe aussi chez les intellectuels français, des existentialistes aux surréalistes.
Les Beni Snassen, qui ont prévu un grand concert le 23 novembre au Zénith de Paris, s'élèvent contre un rap dévoyé par rapport à ses origines et qui fait l'apologie de la réussite individuelle à tout prix ou de la misogynie.
"Le rap a toujours été le miroir de la société car c'est une culture en phase avec son temps, soutient Abd al Malik. Ce glissement du rap reflète un glissement de toute la société: son rapport à l'individualisme, à une misogynie sous-jacente où la femme est utilisée pour vendre un yaourt".
"Les rappeurs peuvent influencer toute une partie de la population, poursuit-il. Cette place nous oblige à la responsabilité".
Autre objectif: réaffirmer que le hip hop est une culture à part entière. "Pendant longtemps, on a voulu dissocier le rap de l'art, estime Wallen. On a tellement voulu le lier à une réalité sociale qu'on le réduit à ça maintenant".
Et les Beni Snassen de recenser les domaines influencés par la culture hip hop, de la danse à la peinture en passant par la mode.
Dernier exemple en date: l'utilisation fréquente dans les médias du terme "bling bling" -issu du vocabulaire hip hop et synonyme de clinquant- pour qualifier le style de vie du président Nicolas Sarkozy. Pour Badr, "ça montre l'impact étonnant qu'ont le rap et le hip hop".
"Selon les statistiques, il y a une personne sur cinq qui est déséquilibrée. S'il y a 4 personnes autour de toi et qu'elles te semblent normales, c'est pas bon." JC Van Damme